#50 - L'Affaire Charles Dexter Ward
chapitre 2
Dans ce chapitre, nous sommes amenés à mieux connaître Jospeh Curwen et ses... "recherches"...
Des recherches livresques, pour commencer, avec des lectures quelque peu malveillantes et peu recommandables. Bien entendu, il est question du Necronomicon. Voilà un thème que nous commençons à bien connaître. Nous l'avions croisé dans #23 La Cité sans nom, et plus tard dans #34 Le molosse, dans #38 Le festival, ou encore dans #45 L'Appel de Cthulhu.
Ici, j'ai voulu une évocation très éthérée pour commencer. Après des sons inquiétants et sifflés dans l'aigu, le piano égraine le thème "Jospeh Curwen" au piano. Retour des sons inquiétants dans l'aigu, puis une arrivée de cordes pincées évoquant le oud arabe (à 8'06). Le thème "Necronomicon" est joué par une sorte de sifflement très aigu, puis arrive le début du thème "Joseph Curwen" (seulement Joseph, puis le balancement de 1/2 ton des deux premières lettres).
Comme Robert Suydam dans #42 L'Horreur de Red Hook, Jospeh Curwen passe par le mariage afin d'asseoir une bonne réputation. Mariage peu engageant, malsain, et suspect en tout point de vue. La musique ne pouvait être autrement qu'inquiétante.
Le morceau débute par le thème de Joseph Curwen, joué au piano, tandis qu'une nappe grave évocant une sinistre respiration fait office d'accompagnement. La rythmique, sans se mettre complètement en place, commence toutefois à devenir plus précise... puis, à 0'37, je ne reprends pas la Marche Nuptiale de Félix Mendelshonn mais exploite plus généreusement celle de Richard Wagner. L'originale est bien entendu consonante... celle-ci dissonante à souhait ; en décalé, nous entendons le thème dans l'aigu, comme une sorte d'écho plaintif, une déchirure ou un couteau dans la plaie insistant et douloureux. Dans le médium s'ajoute un léger timbre d'orgue, qui double la mélodie à la quinte... l'étrangeté est de mise...
Nous rencontrons également Ezra Weeden, l'amoureux éconduit qui voue à Jospeh Curwen une méfiance teintée de haine. A l'occasion d'une fin de sous-chapitre, lorsque Ezra Weeden tente d'épier les allées et venues de Curwen et attire bien malgré lui les chiens, une musique fait entendre le thème complet de "Joseph Curwen". Au chapitre précédent, nous n'avions entendu que la mise en musique du nom de famille ; cette fois-ci, il s'agit bien du nom complet. Mais, pour l'occasion, un rythme se met en place, et Joseph Curwen commence à prendre chair.
Au début, nous n'entendons que le tapis de notes graves (pédale de ré entrecoupée de silences), puis l'oscillation des deux premières notes (lab - la bécarre). Peu à peu, les notes se mettent en place, puis nous entendons clairement le thème complet de Joseph Curwen, et dans l'arrière plan un basson qui alterne quelques notes bondissantes avec malignité...
Toute la fin du second chapitre nous détaille l'action menée par les villageois contre Joseph Curwen et sa sinisre ferme. Musique militaire, respirant l'angoisse mais aussi la détermination. La base rythmique est une répétition de la note ré dans le grave (violoncelles, contrebasses), soutenu par la caisse claire. Très rapidement se met en place un balancement de demi-ton joué par les cuivres graves (cors et trombones) : lab-la bécarre / do#-ré, demi-ton directement issu du thème "Joseph Curwen").
A 0'57 arrive bien évidemment le thème "Joseph Curwen" dans son entier, avec toujours les mêmes cuivres qui enflent en crescendo sur les dernières notes. Mélodiquement, j'aime bien répéter le prénom, puis le nom (deux fois "Joseph", puis deux fois "Curwen").
Comme la tension ne cesse de croître, les éléments musicaux se renforcent peu à peu : la caisse claire s'anime, un basson intervient pour jouer des demi-tons qui ne sont pas sans évoquer l'accompagnement du générique, des cordes frottées jouent accords dissonants, et les trompettes se joignent au concert...