#49 - La quête onirique de Kadath l'Inconnue
épisode 8/11
À part un bref passage rappelant le motif des goules (voir épisode 4/11), l'essentiel de cet épisode est gouverné par l'Archiprêtre-Qu'Il-Ne-Faut-Pas-Décrire, qui porte un masque de soie jaune et tire d'infâmes sonorités d'une flûte d'ivoire hideusement sculptée.
Il ne m'en faut pas davantage pour faire appel à un instrument acoustique : le shakuhachi, flûte japonaise que je pratique avec suffisamment d'imperfection pour en tirer des sons affreux...
J'ai commencé par jouer de manière très improvisée, en cherchant selon les prises à obtenir des effets différents : variations sur les attaques de son, forte présence des bruits (attaques, respiration, tremblements), bribes mélodiques, etc. L'opération suivante consista à superposer le piano numérique pour obtenir un environnement sonore plus inquiétant, un "habillage".
La plage Archiprêtre 01 pourrait s'intituler "de l'attaque du son à la mélodie" : d'abord simple souffle qui rencontre le biseau de la flûte, puis son unique, puis notes réelles qui se déplacent en une mélodie (pas trop rassurante, faut pas exagérer quand même !). L'ajout du piano numérique apporte une nappe de grave inquiétante, dans l'esprit d'Azathoth (voir épisode 1/11). La fin de l'extrait retourne à des attaques de notes très venteuses...
La plage Archiprêtre 02 débute par des attaques de son plus directes, et une bribe mélodique. Sons tenus, avec intervalles peu rassurants. Dans le fond, la nappe sonore reste fixe et discrète, puis s'anime peu à peu. Le centre de l'extrait explore davantage les sifflements, tandis que le fond tournoie. La fin du morceau retrouve des attaques de notes plus propres.
La plage Archiprêtre 03 explore une autre dimension, avec sifflements (toujours) et fond de cordes pincées - contrebasses jouant en pizzicato, si les contrebasses étaient réelles. Je renforce les inspirations, les tenues vers l'aigu. Imperturbables, les basses continuent leur rythme cardiaque (une brève suivie d'une longue). Vers 2'30, je joue sur l'inspiration et l'attaque prolongée, soufflée. Les basses tombent alors sur l'attaque. L'espace se vide presque complètement. De temps à autre, la note réapparaît, mais elle disparaît bien vite. À 3'57, la musique gagne en intensité, avec des sons plus lancés comme un appel.
La plage Archiprêtre 04 renoue avec l'accompagnement piano, ici en notes répétées. Le Shakuhachi est beaucoup plus joué en notes mélodiques (et un peu moins en attaque). Dans le fond, le piano joue dans les graves le thème "Howard Phillips Lovecraft". Discrètement, j'empile deux enregistrements de flûte (les respirations de l'extrait précédent). Le tout s'épuise en sifflements et attaques venteuses...